Requalification de Ain Zerka

Certains projets peuvent changer l’image d’une ville. Mon travail est bien sur une mise en valeur de la ville dans son histoire : rendre lisible le patrimoine. Et rendre ses lettres de noblesses en irriguant le patrimoine d’un lieu. Ici tout était effacé, en même temps quoi restituer quand l’espace imparti s’est rétréci comme une peau de chagrin ? Mais le noyau historique est là désormais, grâce à l’effort de tous, rendu aux habitants.[Projet 2010, livraison juin 2015].

Travailler sur les espaces publics dans mes travaux, c’est aussi ouvrir à tous – les femmes, les plus pauvres, les laissés pour compte,- un espace de qualité. Je pense profondément que le cadre de vie polit les êtres et les rend meilleurs… les empêche de sombrer dans la misère humaine, si destructrice en ces temps derniers.

Pour mon pays, vieux pays d’histoire, j’essaie de proposer une voie nouvelle qui articule patrimonialisation et amélioration des conditions de vie : j’articule reconnaissance de la qualité de notre héritage matériel (et immatériel!) à l’horizon d’une dignité d’habiter nouvelle. Pas un gadget sans réflexion, ou une œuvre contemporaine dessinée que pour plaire à certaines arcanes en oubliant les bénéficiaires. La clef est la qualité architecturale lorsqu’un projet propose une vraie réflexion sur l’espace public et le confort privé, en mobilisant au mieux les ressources existantes et les compétences. Ressources toujours locales, il va s’en dire. Il est possible au Maroc – je devrais dire SOUHAITABLE – de proposer un développement soutenable appuyé sur les Hommes et une fine connaissance des territoires. Ceci veut dire beaucoup de travail en amont et beaucoup de force pendant, notamment face à certains bureaux d’études incultes qui nivellent le projet à chaque fois qu’ils s’en mêlent (croyant bien faire…). Notre code de l’urbanisme mériterait d’autres aménagement impliquant le local davantage et choyant SES architectes… au lieu de les empêche de rendre hommage aux procédés architecturaux locaux. Encore faut-il être capable de les voir.