SALIMA NAJI EST ARCHITECTE DPLG

DE L’ECOLE D’ARCHITECTURE DE PARIS-LA-VILLETTE ET DOCTEURE EN ANTHROPOLOGIE SOCIALE DE L’ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES À PARIS.

Engagée dans de nombreux projets de protection du patrimoine oasien, elle fonde son agence au Maroc en 2004 pour proposer une alternative constructive, en privilégiant les technologies des matériaux premiers (terre et pierre) et biosourcés, dans une démarche d’innovation respectueuse de l’environnement. Rare femme à œuvrer dans le monde rural et le Sud marocain où elle est installée depuis 2008, elle fait œuvre de pionnière et contribue par son plaidoyer continu (chantiers pilotes, presse, exposition, publication, symposium) à modifier progressivement les pratiques architecturales et le code de l’urbanisme.

Depuis près de 20 ans, elle multiplie les chantiers participatifs autour des architectures collectives sahariennes (ksours, et greniers collectifs) afin de valoriser ces ensembles bâtis dans leurs paysages. Parallèlement, elle  perfectionne toutes les techniques vernaculaires pour une architecture contemporaine à caractère social (maternités, centres culturels, foyers féminins, internats, etc.) pour proposer un développement soutenable appuyé sur les habitants et une fine connaissance des territoires.

Sa pratique est doublée d’une activité scientifique intense. Elle est ainsi investie dans de nombreux programmes de recherche action internationaux qui interrogent la durabilité et la relation profonde entre les sociétés et leur environnement par le prisme de l’architecture. Elle est aussi membre du comité scientifique du musée berbère  du Jardin Majorelle depuis 2011 (Fondation Yves Saint-Laurent-Pierre Bergé Marrakech & Paris) et développe une importante réflexion sur la médiation culturelle et la transmission du patrimoine bâti mais aussi archéologique.

Elle a publié de nombreux ouvrages d’architecture, Le Ksar d’Assa. Sauvegarde d’un port du Maroc saharien en 2013 (réédition en cours), Greniers collectifs de l’Atlas en 2006, Portes du Sud Marocain  en 2003, Art et architectures berbères en 2001 (réédition 2009), ainsi qu’un essai d’anthropologie Fils de saints contre fils d’esclaves, Les pèlerinages de la Zawya d’Imi n’Tatelt (Anti-Atlas et Présahara, Maroc) en 2011. Enfin, en 2010, elle a rédigé la préface à la réédition de l’ouvrage de 1938 d’Henri Terrasse, Kasbas Berbères de l’atlas et des oasis (Les grandes architectures du Sud marocain).

Chevalier des Arts et des Lettres (2017), elle a reçu de nombreux prix nationaux et internationaux d’architecture (Prix Holcim du Développement Durable, Afrique-Moyen-Orient, 2011 ; Takrim de l’Ordre des architectes du Maroc 2007 et Prix du mérite 2019 ; Prix « Jeunes architectes 2004 » de la Fondation EDF). Son travail a été remarqué en 2013 dans la shortlist de l’Aga Khan Award for Architecture : « Preservation of Sacred and Collective Oasis Sites » (Préservation des architectures sacrées et collectives des oasis du Maroc).